Que
leur avez-vous fait ? Qu’ont-ils donc avalé ? Ils sont calmes ces
petits, dociles aussi, drôles en plus. C’est louche.
Revenons
sur cette trépidante journée. Sachez d’abord
que dans un autocar, la promiscuité du lieu permet toujours de desceller
des talents insoupçonnés, de jauger l’humour des uns, de découvrir les petites
manies des autres. Ainsi, au détour d’une conversation volée, nous apprenons
que le tunnel du Pas de l’Escalette transporte déjà les plus impatients…sous
la Manche. La descente vers Millau (car, cette année encore, les Marathoniens
ont tenu à saluer notre passage) est également source d’une inspiration
profonde. Face au viaduc qui nous nargue, là-bas au loin, de fins scrutateurs,
victimes d’un traumatisme chazalien ou salinassien, s’écrient en choeur :
« Eh, c’est le pont de techno ! » ; puis on ose des
comparaisons : « On dirait Roquebrun » ; on étale sa
culture : « Oh, regarde ! Y a la Seine en bas ! »; on
se réfute aussi : « Misérable imbécile » ; et on s’émeut bien
sûr : « Oh, Super U ! ».
Autre
temps fort d’un long voyage : les pauses sur les aires autoroutières.
Observer des ados se pâmer devant un distributeur de balles sauteuses ou se
remémorer les joies du toboggan est toujours un grand moment. Nous tairons
évidemment l’identité des sans-têtes qui égarent leur pique-nique ou celle des gourmands
imbus de leur jeunesse qui osent demander fièrement à leurs professeurs si elles connaissent
« ça » en désignant une barre de Toblerone. Pfff !
Orléans
en vue. Les estomacs s’agitent. Le bus s’arrête. Les estomacs jubilent.
Oui,
c’était louche. Les natures se réveillent et se révèlent à la nuit tombante.
Chez certains, le bouton off n’existe pas. Or, il est tard et un ferry nous attend dans...trois heures. Chuuuuuut.
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