Valises bouclées, adieux aux familles effectués, nos 49
loulous, ponctuels et disciplinés, grimpent dans le bus qui nous mène, pour
cette dernière journée, au cœur du cœur, historique et palpitant, de la
capitale britannique. Un programme chargé et téméraire au regard des conditions
météorologiques annoncées. Et, comme groupe échaudé craint l’orage, nous nous
mettons à invoquer la stratosphère : qu’en sa clémence et grande miséricorde,
elle se garde de nous arroser, car, coincés sous le ciel londonien jusqu’à
21h15, nous finirions carrément noyés.
Et, c’est enrobés d’un banal smog matinal, mais au sec, que
nous entamons notre balade urbaine : à l’ombre de la City et de son
époustouflant cornichon, nous longeons la London Tower, immortalisons le groupe
sur les anciens docks, traversons le Tower Bridge puis nous engageons sur Queen’s
Walk. C’est beau, c’est comme dans les livres, « c’est incroyable de voir
ça en vrai ». Mais vite, vite, Shakespeare nous attend dans son théâtre
rond. Une visite du Globe donc, qui ravit certains, indiffère les autres :
tant pis, il n’a jamais fait l’unanimité de toute façon ce théâtre. Pique-nique
au bord de la Tamise, poursuite de la balade : les petits yeux
s’écarquillent, les petits pieds souffrent, mais le soleil brille
(siiiiii !). Nous avons du temps et nous le prenons. Freestylers au skate
park, chewing-gum’s designer sur le Millenium Brigde, charmant guitariste trop charmant
sous le soleil : un tel éclectisme suscite et attise immanquablement curiosité,
admiration et émotion chez nos collégiens et surtout – soyons honnêtes – collégiennes
(!). De découvertes en fascinations, nos pas nous guident ensuite tout
naturellement jusqu’à Westminster, où Big Ben, emmaillotée dans un suaire sale
et ridicule, telle une vulgaire tour en réfection, refuse de nous dévoiler ses
charmes. Grrrrr. Pas grave, nous la snobons et poursuivons : Ten Downing
Street, Horses Guard, Saint-James’s Park, Picadilly, dernières emplettes, pique-nique,
bus.
Mais, de cette dernière journée, nous ne retiendrons pas
simplement les kilomètres avalés et les merveilles observées. Nos adolescents, en
grande forme, nous ont comme chaque jour, réservé un joli lot de surprises. Entre
les râleurs « J’ai chaud et en plus les marches ne sont pas droites »
(Avance !) ; les rêveurs « Ben oui, il est lourd [le sac à
dos] : j’ai tout gardé, ma brosse à dents, mon dentifrice… si jamais je
rencontre le prince charmant » (!!!) ; les doux moqueurs
« Je vous verrais bien à Camden comme ça, Madame » (Grrrr) ; les
complimenteurs « Elle vous irait trop bien, madame, cette couronne [de
fleurs] » (Pouah ! Mais on aime) ; les ventres sur pattes « Il est 4 heures, on peut faire une pause ? » (Pffff) ; les imbus de leur
culture « Barack Obama, c’est le président d’Afrique du Sud » (Hum)
et les généreux qui, dans un vrai beau geste, font don de leur pique-nique à
des SDF « C’est pas bon, mais on ne va pas les jeter quand même »
tout en se délestant de leurs derniers pounds (Waouh ! Respect), eh bien,
nous, on se dit qu’il est temps que ça se termine !
Bye bye
London. Bye bye England.
1ère série de photos:
Tower Bridge
Shakespeare Globe Theatre
Chewing-gum Art (voir médaillon de la troisième série de photos)
"Charmant guitariste trop charmant". Halleluja
Say you won't let go (!)
Skate Park du Queen's Walk
"Comme un cheval que l'on ferre"!!! |
Westminster
Deuxième série de photos :
Troisième série de photos :
(Adoration de la bouteille d'eau salvatrice après 20 minutes de marche rapide)
"Allez, on y va, en route pour une nouvelle bêtise !"
Millenium bridge : découverte du street art by Ben Wilson, the chewing gum man.
L'effet magique de la guitare...
... et du sourire du guitariste.
Sous l’œil bienveillant de son garde malade
Où l'on se mesure à un Grand Homme
L'excentricité britannique serait elle contagieuse ?
(Ne serait il pas temps de rentrer à la maison ?)
En guise de conclusion
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